Tuesday, May 30, 2006

Une méga-révolution en téléphonie

Une nouvelle catastrophique pour bien des opérateurs de téléphonie dans le monde :
"Skype VoIP freebie could put Vonage on the ropes" Bare-knuckle bout for VoIP supremacy is still in the opening round, but Skype Technologies has thrown what could be a haymaker punch

Skype permet aux utilisateurs d’Internet Haute-Vitesse et d’un casque d’écoute de faire des appels de votre PC à n’importe quel téléphone au Canada et aux USA gratuitement. Depuis son existence, Skype permet gratuitement les appels PC à PC un peu comme MSN messenger ou Yahoo messenger. Cette fois-ci Skype frappe un grand coup et vient directement diminuer les revenus des Bell, Telus, Vonage, Verizon de ce monde. Étant déjà un utilisateur de Skype depuis plusieurs mois (le service PC à téléphone était payant auparavant), il reste cependant un petit obstacle pour que le service se répande comme une traînée de poudre. La qualité du son laisse quelques fois à désirer. La qualité du son d’un appel de Montréal au Costa Rica était meilleure qu’avec le téléphone fixe. Cependant, un appel à Toronto était exécrable et quelques fois le son n’était pas très bon de Montréal à Montréal.

Il semble que bien des gens vont faire comme moi et couper le téléphone fixe pour n’avoir qu’un cellulaire et utiliser Skype pour les interurbains.

Et si jamais Skype décidait de prolonger beaucoup plus longtemps la période gratuite et de continuer à améliorer la qualité du son…. Cela risque de faire très mal aux opérateurs qui facturent pour ce service.
Bâtir une fortune à la bourse grâce au " hype "

J’ai déjà travaillé pour un entrepreneur qui a bâti sa fortune sur le battage publicitaire. Il est devenu millionnaire grâce au " hype " relié à la conversion des systèmes informatique à l’approche de l’an 2000. Cette industrie était basée sur la peur que plusieurs systèmes allaient s’effondrer le 1 janvier 2000. Rien de cela n’est arrivé. Cet entrepreneur était adulé par la presse, remportant même le titre d’entrepreneur de l’année d’une firme comptable. Certains de ces concours ont des critères assez douteux, celui-là repose uniquement sur la croissance du chiffre d’affaires. La compagnie ayant acheté une quarantaine de firmes avec ses actions emporté par la bulle Internet, son chiffre d’affaires explosa en 5 ans avec aucune équipe expérimentée dédiée pour intégrer ces entreprises.

Il a donc redirigé ses investissements dans des acquisitions dans tous les sens : logiciel comptable, accès Internet, impartition, et bien d’autres sous-secteurs informatique. La compagnie a été vendu à moins de 10% de sa valeur maximale lors de la bulle Internet. La compagnie était ce qu’on appelle en stratégie un ramassis de petites firmes avec aucune véritable cohérence stratégique, Porter appelle cela un " stuck-in–the-middle " : fait plusieurs choses mais est leader dans aucun domaine. Certains entrepreneurs apprennent de leurs erreurs et d’autres pas. Ceux qui apprennent deviennent des gestionnaires professionnels. Ils ajustent entre autres les processus internes pour avoir une firme où les employés ont plus de responsabilités et de liberté. Des gens comme Laurent Beaudouin et Alain Bouchard ont bien réussi jusqu’ici cette transformation de leur PME en grande entreprise avec Bombardier et Couche-Tard.

L'entrepreneur en informatique tente maintenant de reproduire son " modèle de succès à la bourse " avec le hype entourant le e-learning. Malheureusement, le battage publicitaire ne se compare même pas entre les 2, (même si tous les 2 ont des marchés de niches). Le e-learning reste promis à un bel avenir mais n’obtient pas du tout le battage publicitaire du Y2K. Alors, l’entrepreneur recommence sa boulimie d’acquisitions pour gonfler son chiffre d’affaires. Le titre dégringole et ses maigres profits reposent beaucoup sur les crédits d’impôts, preuve du manque de croissance interne.

Mon ancien professeur d’économie a même recommandé fortement ce titre dans une chronique; sur quelle base? Parce que l’entrepreneur a démontré ses preuves auparavant….Comme quoi une apparence de succès à la bourse ne repose pas toujours sur une véritable création de valeur. Comme dit Warren Buffet ce n’est pas parce que le titre monte à court terme que notre analyse fondamentale est correct, et l’inverse est aussi vrai. Tout comme lorsque vous choisissez un fonds mutuels surtout à cause du gestionnaire, le critère numéro un pour investir à la bourse dans un titre, devrait être la force de l’équipe de gestion, et plus particulièrement le président. Dans une PME le président doit être bon à la fois en stratégie et dans les opérations, ou du moins avoir de bonnes ressources dans son équipe de direction pour compenser ses lacunes.