Sunday, March 19, 2006

Converger ou ne pas converger? Bâtir ou acheter l’innovation?
Par Louis Rhéaume

Un sérieux dilemme s’annonce pour toutes les firmes s’intéressant à la convergence. Doit-on miser sur les acquisitions de firmes pour être propriétaire de contenu limité ou encore faire des ententes et partenariats pour obtenir du contenu varié mais pas nécessairement exclusif. Un agrégateur de contenu comme Yahoo à accès à différentes sources de contenu, qu’il achète au meilleur prix possible en mettant en concurrence les fournisseurs, cela s’appelle le modèle de syndication. Yahoo doit se distinguer en offrant aussi un " package " d’information qui se doit d’amener une valeur ajoutée significative à l’usager comme " Mon Yahoo " qui peut être reconfigurer en plusieurs options par l’usager lui-même.

Yahoo Finance contient tellement d’information pertinente gratuite qu’il rend très difficile la commercialisation de logiciel financier bas de gamme de gestion de portefeuille. Intuit a dû retirer du marché son logiciel en ce sens il y a quelques années. Comment se battre au avec le principal avantage d’avoir des données en temps réel quand le concurrent offre presque tout gratuitement avec seulement 20 minutes de décalage?

L’approche du groupe de media et d’imprimerie Transcontinental face à la convergence à été celle des partenariats ou du modèle de syndication, similaire à Yahoo. Par contre, la convergence s’est " opérationaliser " à " petite échelle " de l’aveu de André Préfontaine, ex-président de Medias Transcontinental. Par exemple, certains de leurs magazines avaient aussi leur émission de télévision dans une chaîne spécialisée. Si des projets comme ceux-là sont sans doute rentables, leur impact sur la rentabilité est assez marginal comparativement au projet Star Académie de Québécor, qui est une convergence à moyenne échelle si on le compare à celle de Transcontinental. Par ailleurs l’offre de contenu axée sur la convergence reste assez limitée chez Transcontinental si on le compare à Rogers Communciations. Chez Rogers, les divisions mettent de plus en plus l’accent sur le " bundle ", l’offre regroupée de forfaits en Télévision/Sans-fil/Accès large bande Internet/ service local de téléphone/publications. Si un client satisfait d’un service peut être très attiré à aller en acheter un autre à l’intérieur d’un forfait, l’inverse peut être aussi vrai : un client très insatisfait par exemple du service Internet peut vouloir boycotter l’ensemble ou plusieurs services de ce groupe de communication et media. Par ailleurs, Rogers Communications est très bien placé pour offrir son contenu propriétaire sur de nouveaux support comme l’Internet ou le sans-fil.

L’achat de grandes entreprises à fort prix sur la base de synergies de la convergence a démontré plusieurs faiblesses ces dernières années. Cependant, la mise en place d’initiatives pour profiter de la venue de nouveaux supports de livraison du contenu et d’innovations dans les applications et l’offre de contenu redonne des lettres de noblesse au phénomène de la convergence. Avec des projets bien ciblés il est possible de créer de la valeur avec une stratégie de convergence adaptée aux forces de la firme et aux particularités de son secteur en évolution.

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